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mardi 28 septembre 2010

Arrestation de François Nyamoya, le porte-parole du MSD



Me François Nyamoya
Le porte-parole d'un parti d'opposition, Mouvement pour la solidarité et le développement (MSD), a été arrêté et écroué lundi à Bujumbura pour "injures" et "dénonciation calomnieuse" sur plainte du patron des services secrets burundais.

François Nyamoya "a été arrêté et écroué à la prison centrale de Mpimba ce matin (...), alors qu'il n'a commis aucune infraction", a déclaré son avocat, Me Gérard Havyarimana.

Le porte-parole du MSD "est poursuivi pour des propos tenus au cours d'une émission politique sur la radio RPA le 19 septembre, (...)", a expliqué l'avocat.

Suite à cette émission, le chef des services de renseignements, le général Adolphe Nshimirimana, avait porté plainte pour "injures et diffamations", et "dénonciation calomnieuse", a-t-il précisé.

M. Nyamoya encourt une peine de 10 ans de prison, selon la loi burundaise.

Le général Nshimirimana, ancien chef d'état-major des rebelles hutus des Forces de défense de la démocratie (FDD, aujourd'hui au pouvoir), est l'un des hommes forts du pouvoir et principaux collaborateurs du président Pierre Nkurunziza.

Les services secrets burundais, aux pouvoirs très étendus et qui dépendent directement du chef de l'Etat, ont été mis en cause dans plusieurs cas d'arrestations, tortures, exécutions sommaires d'opposants politiques au cours des cinq dernières années.

L'arrestation de M. Nyamoya survient après celle de centaines membres de l'opposition ces deux derniers mois.

"Une trentaine de cadres et de militants du MSD ont été arrêtés depuis deux mois, dont dix ces trois derniers jours", a indiqué un cadre du MSD, sous couvert d'anonymat. Le président du MSD, l'ancien journaliste Alexis Sinduhije, a fui le pays.

"Plus de 200 membres des FNL (ex-rebelles des Forces nationales de libération) ont été arrêtés au cours des deux derniers", a par ailleurs indiqué le vice-président de cette formation d'opposition, Alfred Bagaya.

Ces informations ont été confirmées par des sources policières et associatives.

Le pouvoir soupçonne les FNL et le MSD d'être derrière les nouvelles violences au Burundi, qui ont fait plus d'une trentaine de tués en deux semaines et semblent confirmer les rumeurs sur la présence de nouvelles poches de rébellion dans les marais de la Rukoko et dans la forêt de la Kibira.

Le Burundi sort de 13 ans d'une guerre civile qui a fait plus de 300.000 morts.

Source: AFP

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