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mercredi 16 juin 2010

violences autour du domicile d’un ex-chef rebelle, des blessés


Au moins une dizaine de militants des ex-rebelles des Forces nationales de libération (FNL) ont été blessés mercredi au cours d’une intervention de la police à Bujumbura autour du domicile de leur chef Agathon Rwasa, a-t-on appris de sources concordantes.

"Cet après-midi, la police est intervenue chez Agathon Rwasa. Elle a utilisé des gaz lacrymogènes, tiré à balles réelles et a fait une quinzaine de blessés graves dont un aurait succombé à ses blessures", a indiqué à l’AFP Pierre Claver Mbonimpa, président de l’Association pour la protection des personnes détenues et des droits humains (Aprodeh).

"Une quarantaine de personnes ont été arrêtées", a précisé M. Mbonimpa.

"La police a même utilisé des lances-roquettes et une roquette est d’ailleurs tombée sur le domicile de M. Rwasa", a-t-il affirmé, condamnant un "usage abusif de la force".

Une radio et une télévision locale ont fait état d’une dizaine de blessés au cours de cette intervention.

La résidence de M. Rwasa est situé dans le quartier chic de Kiriri, sur les hauteurs de la capitale burundaise.

"Les accusations de M. Mbonimpa sont fausses", a démenti le porte-parole de la police, le major Pierre Chanel Ntarabaganyi.

"La police n’a pas utilisé de roquettes, n’a pas tiré, il y a eu un blessé léger suite à un mouvement de panique qui a suivi l’intervention de la police", a assuré le porte-parole, qui a cependant reconnu "l’interpellation de 32 personnes, dont cinq femmes".

Aucun responsable des FNL ne pouvait être joint par téléphone mercredi soir, alors que des dizaines de policiers bloquaient tous les accès à la résidence du leader des ex-rebelles hutus, aujourd’hui principal chef de file de l’opposition, a constaté l’AFP.

"Il y a eu une rumeur sans fondement comme quoi la police allait arrêter M. Rwasa hier (mardi)", a expliqué le porte-parole de la police.

"Beaucoup de ses militants sont alors descendus des collines de Bujumbura rural et se sont massés autour de sa maison pour empêcher sa soi-disant arrestation", a-t-il poursuivi.

"Ce matin, ces gens ont barricadé la route, ont commencé à fouiller les passants et les véhicules, (...), la police ne pouvait pas le tolérer et elle est intervenue", a encore expliqué le major Ntarabaganyi.

Ces incidents interviennent alors que les attaques à la grenades se sont multipliées depuis samedi, à Bujumbura et dans le reste du pays, faisant une quinzaine de blessés, signe de la très vive tension politique qui règne dans le pays en plein marathon électoral.

La police a dénoncé "des actes de sabotages liés aux élections". Elle accuse l’opposition, et les FNL en particulier, dernière rébellion hutu à avoir déposé les armes en mai 2010 et aujourd’hui principal rival du parti au pouvoir, le CNDD-FDD, également une ex-rébellion hutu.

L’opposition conteste les résultats des communales du 24 mai, largement remportées par le parti du président sortant Pierre Nkurunziza. Six candidats de l’opposition se sont retirés de la présidentielle du 28 juin, où M. Nkurunziza est désormais l’unique candidat.

(©AFP / 16 juin 2010 21h17

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