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mardi 16 février 2010

L’enrôlement des électeurs, étape controversée mais réussie

Le recensement électoral a été une des activités les plus importantes s’inscrivant dans le présent processus électoral qui caractérisera principalement le Burundi sur le plan politique durant l’année en cours.

Dans les centres d’inscription de Bujumbura, les citadins ne se sont pas fait enrôler massivement depuis le début de cette activité. La période qui avait été prévue s’est avéré insuffisante de la part des autorités compétentes et elle a été prolongée. Le président de la République, lui, de son côté a décrété ce lundi 08 février 2010, un jour férié pour permettre aux fonctionnaires qui n’avaient pas pu se faire inscrire.
Les centres du Nord de la capitale n’ont pas pour autant vu les gens affluer vers eux pour l’enrôlement. Le déroulement n’a pas changé son cours normal, les gens venaient toujours un à un comme les autres jours.
Mais la situation n’est pas similaire dans les communes du centre comme Rohero et du sud comme Kinindo.
L’agent de la CEPI et responsable du centre d’inscription de l’école primaire de Kinindo, Mme Lucie NTIRAMPEBA nous témoigne comment s’est déroulé l’enrôlement des électeurs dans sa circonscription: «Le travail s’est bien passé. Aujourd’hui, on a eu un nombre largement supérieur par rapport aux chiffres ultérieurement enregistrés, mais globalement le taux de participation est vraiment déplorable .Et les causes à cela sont diverses selon moi; le contexte sociopolitique n’est pas le même que celui de 2005, je veux dire par là que les Burundais voulaient le changement; ils en avaient marre de la guerre, le tissu social était vraiment à recoudre, les problèmes économiques sont loin d’être résolus…Ce changement n’est resté qu’illusoire .Tout ça pour dire que, les burundais sont lassés et ne trouvent aucun intérêt d’élire. L’espoir d’un possible changement, de meilleures conditions de vie est à conquérir. La sensibilisation par l’administration locale et les partis politiques n’a pas été celle qu’elle devrait être .Les hautes autorités dans leurs discours ont tout le temps interpellé la population mais l’administration locale aurait pu faire mieux .Nous avons fait ce qui pouvait être à notre portée, nous avons fait passer des annonces dans les lieux de prière de la commune et je peux affirmer que le nombre s’est accru.
Une autre cause qui peut être relevée est le manque de temps pour la majorité des habitants de cette commune qui sont des fonctionnaires mais là aussi, j’en fais une lecture d’un manque d’intérêt, une indifférence, une insouciance caractérisés, parce que les centres restaient ouverts toute la journée jusqu’à 18h ».
Sentiment de satisfaction pour le Président de la Commission électorale nationale indépendante qui précise que le chiffre escompté a été largement dépassé après tant de jours d’attente.

Un observateur, mandataire du parti Uprona, partage le point de vue de Mme Lucie NTIRAMPEBA. Il fait un clin d’œil à la CENI de s’investir conséquemment pour faire face à différentes fraudes mentionnées ici et là.
Cet observateur que nous avons rencontré nous a fait part de son aperçu du code de conduite de la jeunesse pendant tout le processus électoral. « En tant que jeunes nous en avons tellement besoin, surtout nous qui sommes affiliés à des partis politiques .Nous sommes ou plutôt, nous avons été instrumentalisés, nous manquons parfois de respect pour autrui, et tout cela trouve ses racines dans le manque d’un esprit critique suffisamment développé en nous .Si donc ce code pouvait être accessible et enseigné, je pense que ça nous éviterait pas mal de travers. Mais là aussi, la responsabilité incombe à chacun d’entre nous; une fois acquis, chacun doit faire sien ce code et le faire respecté dans son coin .Et pour sa vulgarisation, je souhaiterais que ce soient les jeunes de la société civile qui en prennent la responsabilité pour beaucoup plus d’impartialité mais tout en travaillant avec les responsables des ligues des jeunes de nos partis respectifs Les séances d’enseignement regrouperaient les jeunes des partis politiques ensemble parce que les enjeux a préserver sont nationaux et ceci contribuerait, je pense, à asseoir la tolérance politique.
Je lance donc un appel vibrant à mes jeunes compatriotes de ne pas considérer leurs adversaires comme des ennemis, de mettre leurs idées en compétions tout en visant la reconstruction sociopolitique et économique de la nation! Ayez un esprit critique vis-à-vis des projets de société défendus par les leaders des partis en compétions! Ne perdons pas conscience, n’hypothéquons pas l’avenir de notre chère patrie! N’oublions pas qu’ après les élections la vie reprendra son cours normal! »

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