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lundi 15 février 2010

LE QUOTA MINIMUM DE 30% DES FEMMES EST A ARRACHER

Pour la promotion de la femme burundaise, la constitution accorde à la femme un quota minimum de 30% .Cette intégration dans les organes de prise de décision du pays se base sur des textes reconnaissant les droits de toute personne humaine, sans aucune discrimination et distinction à la vie publique de son pays. Cela fut respecté en 2005,grâce à une volonté politique manifeste pour partager et intégrer les femmes dans les hautes fonctions de prises de décisions, soit 2 femmes sur les 5 premières personnalités de l État c’est à dire 40% ; 31,35 % au niveau de l’Assemblée Nationale; 34,69% au niveau du Sénat ,etc.
La question qui se pose est celle - ci, ces 30% sont-ils respectés jusqu’ à présent ? En effet, depuis 2007, la tendance fut renversée et les positions acquises diminuèrent petit à petit :
40% dans les 5 premières personnalités passèrent à 0%
35% des Ministères du premier gouvernement transitionnel passèrent à 30%
23,50% au niveau des Gouverneurs/Maire passèrent à 17,6%
5,42% au niveau des Conseils Communaux passèrent à 2,3%
33,33% au niveau des Conseils des vices présidents à 16,28%
16,62% au niveau de l’administration provinciale et collectivité locales passèrent à 10,21%
etc.
Si selon la charte des droits de l’homme « Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droit, si chacun doit se prévaloir de tous les droits et de toutes les libertés, sans distinction aucune, notamment de sexe ,c’est que toute personne a le droit d’accéder dans des conditions d’égalité aux fonctions publiques de son pays ». Mais si le gouvernement n a pas pu respecter au minimum les 30%, comment parvenir à cette égalité ? Fort longtemps on disait qu il n’y avait pas assez de femmes avec les compétences requises pour occuper des « Grands Postes » ou des postes de prise de décisions, mais là aussi les temps ont changé et les femmes ont également changé de mentalités. Elles s’appliquent actuellement à faire des études, à avoir des diplômes et des licences variés et même plus au même pied d’égalité avec les hommes. Le taux moyen de participation de la fille à l’enseignement supérieur avoisine les 45%. Néanmoins, malgré l’effort consenti par la femme en poussant loin ses études, elle n’arrive toujours pas à convaincre l’homme en ses capacités de prendre part aux postes de prise de décisions. La preuve en est qu’actuellement les femmes représentent 3,8% des fonctions politique,87,9% des fonctions techniques et 2,7% des fonctions scientifiques. Par exemple en ce qui concerne les fonctions politiques non électives :7 femmes ministres sur 26 soit 26,9% ;1/30 chef de cabinet soit 3,23% ;1/5 chef du protocole soit 20% ;1/11 conseiller principal soit 9% ; 0/4 chargé de mission soit 0%;5/20 ambassadeurs soit 25% ; 2/17 gouverneur de province soit 11,7% ,etc. .Concernant les fonctions politiques électives, les 30% sont plus ou moins respectés avec 31,35% dans l’Assemblée Nationale et 34,69% au Sénat. Bien que les femmes représentent 87,9% dans les fonctions techniques, leur intégration dans les postes techniques de prise de décisions est très faible alors que ce ne sont que des postes qui n’exigent que des compétences techniques. Les ministères qui enregistrent les taux les plus faibles sont : Ministère de la défense nationale avec 0%; Ministère de la sécurité publique et le Ministère du plan et de la reconstruction .

Selon une étude faite par le CAFOB, le niveau d’intégration de la femme dans le secteur public est de 32%; dans le secteur para-public 34%; dans le secteur privé 36% et dans les ONG nationales 45%. L’embarras majeur est le fait qu il n y a pas de distinction majeure entre les postes politiques et les postes techniques car pour accéder à un poste de responsabilité au niveau technique, l’appartenance politique comprime les compétences.
Ainsi donc, pour parvenir à la politique genre adopté en 2003, le gouvernement devrait impliquer la femme d’avantage, par intermédiaire du Ministère des droits de la personne humaine et du genre afin d’assurer une participation équitable et effective des hommes et des femmes dans la prise de décision à tous les niveaux et de mettre en place une politique et des mesures volontaristes en faveur des femmes afin d’ avoir une représentation équitable des genres mais aussi mettre en place un organe de suivi doté de pouvoir pour faire plus que des plaidoiries.

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