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lundi 1 février 2010

Actualité burundaise du 1 février 2010

Sécurité / Défense

- La population de la ville de Bujumbura se dit inquiète par les vagues d’arrestation au sein de l’armée nationale. Selon certaines personnes qui se sont confiées à la Radio Sans Frontière Bonesha FM de Bujumbura, le Président de la République, le Ministre de la Défense ainsi que le chef d’Etat Major des Armées ne voient pas de la même façon la question des militaires arrêtés ce week-end à Bujumbura et accusés par le Chef d’Etat major de vouloir comploter contre le pouvoir actuel. Ces personnes ont rappelé que le Ministre de la Défense a désavoué son chef d’Etat Major, le Général Godefroid Niyombare, en affirmant par communiqué que les militaires arrêtés préparaient une insurrection militaire. Ces mêmes personnes soulignent que le Président de la République, Pierre Nkurunziza, avant son départ vers Addis Abeba, n’a pas tranquillisé la population burundaise car il s’est contenté de demander que les chrétiens prient pour ces militaires. Ces personnes demandent aux concernés de se pencher sur les questions soulevées par les militaires au lieu de chercher les problèmes ailleurs. (Bonesha FM)

- Un officier de grade de Capitaine, parmi le groupe de militaires arrêtés vendredi, aurait été torturé par deux hauts gradés, l’un de l’armée et l’autre de la police nationale. Selon des sources en provenance du camp DCA de Kamenge, où ils sont détenus, deux officiers supérieurs se sont introduits vers minuit dans la cellule de ce Capitaine et l’ont obligé d’accuser certains politiciens d’être à l’origine du soulèvement militaire. Ce jeune officier, ayant refusé, a reçu des coups jusqu’à en perdre connaissance. Pour sauver sa peau, il aurait fini par avouer, mais aurait rectifié le tir dès le lendemain, affirmant que tous ce qu’il avait dit la veille n’est pas correct mais avoué sous la torture.

Ce capitaine aurait souligné qu’aucun politicien n’est derrière ce mouvement de revendication des militaires subalternes. Les politiciens que ces hauts gradés voulaient faire accuser sont Alexis Sinduhuje (Msd), et des membres du parti Upd-Zigamibanga et d’autres partis de l’opposition.

Selon les mêmes sources cette insurrection aurait été marquée par trois étapes : une fusillade contre le Ministre de la Défense et des Anciens Combattants, la prise en otage des officiers supérieurs de l’armée ainsi que forcer le Président de la République à les écouter. Ce mouvement insurrectionnel devait avoir lieu ce lundi.

L’origine de ce mécontentement serait les 34% d’augmentation que le Président a octroyée aux fonctionnaires de l’Etat, un avantage auquel les militaires subalternes n’ont pas bénéficié. Les officiers de l’armée sont accusés par les hommes de troupes d’avoir fait la sourde oreille devant ces revendications.

Selon le porte parole de l’armée contacté par la Rpa, il faut attendre les résultats des enquêtes en cours. Notons que ces deux officiers tortionnaires ne sont pas membres de la commission d’enquête mise en place après l’incident par le Ministère de la Défense Nationale et des Anciens combattants. (Rpa)

- Les arrestations de démobilisés et militaires supposés être en connivence avec le groupe des militaires arrêtés ce week-end à Bujumbura continuent.

Un démobilisé du nom de Ndayirorere Jean Claude originaire de Rutovu a été arrêté hier à Makamba au sud du pays. Cet homme qui avait été démobilisé alors qu’il avait le grade d’Adjudant Chef était dans la délégation qui avait accompagné l’équipe de hand ball du Lycée Rutovu qui devrait croiser le fer avec celle du Lycée de Makamba. Après le match, pendant que la délégation s’apprêtait à rentrer, des policiers l’ont arrêté et l’on conduit dans les cachots du commissariat de police à Makamba. Selon ses anciens collègues de Ndayirorere est sur la liste des militaires qui avaient adressé une correspondance au Ministre de la Défense et des Anciens Combattants lui demandant de résoudre les problèmes des hommes de troupe et des sous-officiers de l’armée burundaise. Selon une source policière à Makamba, cet ancien militaire serait en connivence avec le groupe des 16 militaires déjà arrêtés, accusés de préparer une insurrection militaire. (Isanganiro)

- Le politologue Julien Nimubona de l’Université du Burundi trouve également qu’il est difficile de croire au complot à voir comment il a été organisé. Il trouve que c’est comme un jeu d’enfants. Il dit ne pas comprendre comment les cameras étaient sur place lors de l’arrestation des 13 militaires. Selon Nimubona, les propos du Ministre de la Défense, du Chef d’Etat Major et du Président de la République divergent sur une question préoccupante de la sécurité nationale, ce qui fait que même la solution risque d’être difficile. Il demande aux dirigeants de ne pas politiser les problèmes militaires. (Bonesha FM)

- Les armes qui circulent au sein de la population ne cessent de causer des dégâts humains au Burundi. Un homme et une femme ont été tués par une grenade à Kirundo hier. Un démobilisé qui s’était séparé avec sa femme a voulu la récupérer par force à Busoni en province Kirundo au nord du pays. Cet homme a commencé par la battre puis a dégoupillé une grenade qui a directement explosé, le tuant sur place. La femme a perdu l’un de ses bras et a rendu l’âme 15 minutes plus tard. (Rpa/Isanganiro/Rtnb/Bonesha FM)

● Politique

L’Assemblée Nationale et le Sénat ont procédé à l’ouverture de la session parlementaire du mois de février. Au total dix projets de lois seront analysés par les deux chambres de Parlement burundais. Le président de la chambre basse, Pie Ntavyohanyuma demande aux politiciens d’aller aux élections comme des partenaires politiques et non comme des ennemis jurés. Notons que parmi ces projets de lois à analyser, l’un est en rapport avec la mise en place de la Commission Nationale Indépendante des Droits de l’homme. (Rtnb/Rema FM/Bonesha FM)

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